jeudi 15 décembre 2022

Un regard critique sur Tesla et sa supposée avance technologique

je publie début janvier une double page techno dans le mensuel Auto Moto (qui appartient au groupe Horyzon media, auquel je collabore à travers ma chronique hebdo sur le site Autonews). Et je passe au crible ce constructeur américain. Je peux déjà vous donner le titre : "Tesla, une marque surcotée ?".

Ce n'est pas un article à charge, mais une analyse comparative au niveau technologique. Et contrairement à une idée reçue, l'innovation n'est pas si développée que ça chez cet acteur adulé par ses fans. 

Rien ne m'énerve plus que les journalistes ou rédacteurs de blogs high-tech qui citent systématiquement Tesla dès qu'un article aborde le véhicule autonome. Pourtant, la marque dirigée (et non fondée) par Elon Musk n'a pas d'avance sur les autres dans ce domaine. Son très controversé système Autopilot est une assistance de niveau 2, pas plus. Rappelons que Honda et Mercedes sont les seuls constructeurs à avoir eu l'agrément pour passer au niveau 3. Et eux ne font pas l'objet d'enquêtes du régulateur pour des accidents ayant dans certains cas entraîné la mort. 

Ajoutons que son obsession à se passer des radars et des lidars est une impasse. Cela n'empêche pas la marque de jouer avec le feu en se servant de ses clients comme des beta testeurs d'un système prétendument autonome. Ils sont plus de 160 000 à avoir activé (et payé) cette option. 

Tesla est une énigme. Créée en 2003, cette société ne gagne de l'argent que depuis relativement peu de temps. Et elle aurait pu mourir cent fois. C'est la personnalité hors normes d'Elon Musk qui, par son bagout, a su séduire la bourse. La capitalisation boursière de Tesla est irrationnelle et ne reflète en rien la vraie valeur de ce constructeur qui fait 10 fois moins de voitures que tous les grands groupes. 

Ceux qui défendent bec et ongles Elon Musk, comme d'autres se prosternaient devant Steve Jobs, le fondateur d'Apple, appartiennent à une sorte de secte. Musk est leur champion, quoi qu'il fasse (le rachat de Twitter et sa gestion chaotique, créer des tunnels sous Los Angeles, ou lancer l'idée de l'Hyperloop alors qu'il voulait en fait faire capoter un projet de TGV en Californie...). Et quand il est en retard (le camion Semi, le roadster et le Cybertruck, sans oublier les robots-taxis), ce n'est pas grave. 

Les fans adorent l'idée que ce patron puisse s'exprimer sans filtre (comme Trump avant lui sur Twitter) et invectiver la concurrence. C'est ce qu'il fait dans l'auto comme dans le spatial.

Mais, Tesla n'est plus forcément le modèle. Je m'explique. L'industrie automobile évolue très vite et les constructeurs classiques se dotent à leur tour de compétences logicielles. Et ce que ne perçoivent pas les fans, c'est que c'est l'Asie qui prend le dessus. Les coréens de Hyundai font aussi bien que Tesla en autonomie (614 km sur la  Ioniq 6) et même mieux en recharge (351 km en 15 mn). Et que dire de la Chine ? Les percées dans l'électrique, c'est dans cette partie du monde, avec de nouveaux champions de la batterie (tels CATL) partis de rien, et une foultitude de nouvelles marques avec Xpeng, Xiaomi et consorts. Rattachés à de grands groupes, ou issus d'autres horizons (téléphonie, Internet), ces acteurs proposent des modèles performants et mieux finis (pas la meilleure qualité de Tesla...). Eux aussi font des supercars qui accélèrent très vite. Et la Chine n'a visiblement rien à envier en intelligence artificielle à la Silicon Valley (au fait, Tesla a quitté la Californie pour le Texas). Des véhicules avec des systèmes autonomes équivalant au niveau 3 circulent déjà en Chine, de même que des robots-taxis. Et les chinois lancent même des camions autonomes sur des autoroutes conçues à cet effet. Dans ce domaine du véhicule sans chauffeur pouvant transporter des passagers, la référence c'est Baidu (le Google local). Et son concurrent, ce n'est pas Tesla, mais plutôt Waymo, ou MobilEye. 

Si on peut reconnaître à la marque américaine le mérite d'avoir introduit la mise à jour des logiciels à distance, c'est quelque chose qui va se généraliser dans les voitures. Et de la même manière, l'analyse des données pour affiner le service à bord va devenir la norme. 

Récemment, Elon Musk a présenté un robot humanoïde qui n'a pas vraiment convaincu. Alors que Tesla va affronter un déluge de nouveaux modèles électriques, son fantasque PDG se voit comme un sauveur de l'humanité et se disperse dans dans des projets fumeux. 

Pour ma part, je pose un regard de journaliste spécialisé sur ce que la marque fait dans l'auto et en quoi c'est innovant ou pas par rapport aux autres. Et il y a peu d'articles de ce type. 


jeudi 1 décembre 2022

Un rendez-vous sur l'innovation avec Hyundai

A l'heure où les marques passent par des influenceurs pour vanter les mérites de leurs produits, ou pour animer leurs lancements, c'est plutôt rassurant de constater qu'on a encore besoin de journalistes spécialisés. 

Lors du salon Viva tech, à Paris, Audi m'avait choisi pour les accompagner sur la présentation de leurs technologies liées à la connectivité, l'électrification et la réalité virtuelle. Le 7 décembre, c'est pour Hyundai que je vais officier. je vais animer un webinaire de présentation de la Ioniq 6, la nouvelle vitrine de la marque. 

Cette berline au design hyper futuriste, qui revendique plus de 600 km d'autonomie, et qui concurrence Tesla, ainsi que d'autres références de l'électrique Premium, a bien d'autres atouts. Elle embarque bon nombre d'aides à la conduite, ainsi que des subtilités technologiques (rétro-caméras, voyants à LED sur le volant, éclairage intérieur et écrans high-tech). La recharge est ultra-rapide et on trouve même à bord des matériaux bio-sourcés.

Il s'agit d'une conférence en ligne, à destination des gestionnaires de flottes et des loueurs. Elle se fera en compagnie de : Lionel French Keogh : Président de Hyundai Motor France ; Julien Robert : Responsable Ventes LCD-VO, Remarketing & Nouvelles Mobilités ;  Laura Rodriguez-Tursan : Responsable des Ventes aux Entreprises ; Thibault Roussel : chef de produit senior.

J'avais déjà eu l'occasion de collaborer avec Hyundai sur d'autres événements liés au marché des flottes. Ce que recherche ce constructeur, c'est une compétence professionnelle. Il ne s'agit pas seulement de savoir animer et de dynamiser les échanges, mais aussi de connaître cet univers automobile en pleine évolution. 

La différence, c'est qu'on prépare un show pour le 7 décembre, avec un plateau TV pour un format talk, entrecoupé de vidéos.